LES CARDEURS DE LAINE


(...)Les premiers statuts des cardeurs remontent au 14ème siècle. Leur travail consistait à carder, peigner, arçonner la laine et le coton, couper le poil de castor, de lapin, teindre ces matières et les apprêter de façon à ce qu'elles puissent être mises en œuvre. Selon les termes usités, le cardeur devait savoir "croquer, bouter, drecier".

Le cardage à la main se faisait autrefois avec la tête épineuse d'un chardon, appelé "cardère". Mais le chardon a peu à peu été remplacé par des cardes en fer. Il s'agit de deux outils munis d'un manche et recouvert de nombreuses pointes recourbées, appelées "habillage de la carde". Les cardes devaient posséder 48 dents en largeur et avoir la marque du fabricant. Cette marque permettait de désigner le responsable de cardes défectueuses pouvant nuire à la qualité de la laine. Dans ce cas, les cardes étaient brûlées devant la maison du fabricant.

Le cardage est en effet une opération délicate. Le cardeur travaillait sur un chevalet en bois avec une partie en creux aménagée pour y mettre la laine. Le dessus du chevalet permettait d'y attacher une des cardes en plaçant la pince en bas et le talon en haut. Le cardeur tenait l'autre carde à deux mains dans le sens contraire et peignait la laine jusqu'à ce que les petites pointes métalliques dispersent les fibres. Il existait une variété de cardes en fonction de l'avancée du travail: les "placqueresses" pour le premier travail, les "étocqueresses" pour le second, et enfin les "repasseresses" pour le travail de finition.

Par la suite, ces opérations manuelles ont été mécanisées avec l'invention de la cardeuse où les cardes tournent à des vitesses différentes pour que les petites pointes des brosses dispersent les fibres de la toison. Cependant les cardères servent encore à "peigner" les draps, c'est à dire à les gratter pour les rendre pelucheux(...)

 Extraits du dossier "Les tisserands de laine" paru dans la revue Nos Ancêtres Vie & Métiers n°4 (2003)


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