Les maisons des passementiers étaient très caractéristiques car elles abritaient, sous le même toit, le logement et l'atelier. Si le passementier avait une famille nombreuse, il installait ses enfants et les ouvriers dans les sous-pentes aménagées à cet effet. Tous cohabitaient ainsi dans cet espace exigu, à la fois lieu de vie et de travail (…)

Les passementiers travaillaient sur des métiers à tisser très différents selon leur spécialité.

Ils travaillaient à façon, c'est à dire libres de travailler avec différents manufacturiers (…)

A Saint-Etienne, les passementiers, ouvriers à domicile, travaillaient pour le compte des fabricants qui leur fournissaient la soie et commercialisaient leurs rubans. (…) Ils leur fournissaient également les fils de chaîne, les peignes, les cartons ainsi que deux feuilles : l'une qui indiquait le poids de la matière remise et les conditions de prix, l'autre dite "feuille d'enfilage", qui décrivait comment passer les fils dans les lisses. (…)

Le passementier supportait, quant à lui, l'ensemble des frais de fabrication (loyer, main d'œuvre, force motrice, éclairage,…) ainsi que l'achat du métier. Par ailleurs, le passementier, aidé de sa femme et de ses enfants, réalisait lui-même les canettes qui n'étaient pas fournies par le fabricant. Le paiement à la pièce ne tenait pas non plus compte de la "mise en train" , c'est à dire de la préparation du métier qui pouvait prendre une ou deux semaines, avec l'aide d'une autre personne. (…)

Les maladies professionnelles dues à la poussière, au manque d'aération, ou encore aux positions de travail étaient fort nombreuses. La plupart du temps, le passementier travaillait debout, le torse un peu incliné en avant et les bras actionnant la barre. Celle-ci dans son jeu brusque et saccadé imprime aux membres supérieurs des secousses dont les vibrations s'étendent aux organes pulmonaires.

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