Tiré du "Recueil de données statistiques relatives à la climatologie de la France"

de J. SANSON, 1945

Le lundi 7 janvier 1709, lit-on dans une chronique de l'époque, commença une gelée qui fit ce jour-là la plus rude et la plus difficile à souffrir: elle dura jusqu'au 3 ou 4 février.
Pendant ce temps là, il vint de la neige d'environ un demi-pied de haut: cette neige était forte fine et se fondait difficilement. Quelques jours après qu'elle fût tombée, il fit un vent fort froid d'entre bise et galerne (c'est à dire d'entre N et NW) qui la ramassa sur les lieux bas, ils découvrirent les blés qui gelèrent presque tous. Les céréales manquèrent, en effet, dans la plus grande partie de la France, et il n'y eu guère qu'en Normandie, dans le Perche et sur les côtes de Bretagne qu'on pût juste récolter la quantité de grain nécessaire pour assurer les semences; aussi dans la région parisienne le prix du pain atteignit-il, en juin 1709, 35 sous les neuf livres au lieu de 7 sous, prix ordinaire.

De nombreux arbres furent gelés jusqu'à l'aubier, et la vigne disparut de plusieurs régions de la France.
Du 10 au 21 janvier, la température sous abri se maintint à Paris aux environs de -20°, avec des minimas absolus de -23.1° les 13 et 14 janvier; le 11, le thermomètre s'abaissa jusqu'à -16.1° à Montpellier et -17.5° à Marseille. L'hiver de 1709 fit ressentir ses effets sur une grande partie de l'Europe. L'Ebre, la Garonne, le Rhône et la Meuse gelés, mais la Seine resta libre; au début d'avril, la Baltique était encore couverte de glaces. Aux dires de Réaumur et de Lavoisier, on n'avait jamais encore observé en France de froids aussi rigoureux que ceux de 1709.





Le même hiver vu par le curé de Quevauvillers

Le même hiver vu par le curé de Namps-au-Mont

Le même hiver vu par le curé de Crouy

Le même hiver vu par le curé de Sury-es-Bois (18)

Le même hiver vu par le curé de Saint-Bonnet-de-Joux (71)

Le même hiver en Flandre-Hainaut

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